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Le briefing politique essentiel du matin.
Par SARAH PAILLOU
Avec ELISA BERTHOLOMEY et ANTHONY LATTIER
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“C’EST LA CANFIN, le tout dernier matin, le tout dernier chagrin”, poétisait nuitamment un cadre de Renaissance. Il paraphrasait ainsi Juliette Armanet parce que lui et ses collègues bureau exécutif se réveillent en ce vendredi 27 septembre 2024 amputés d’un membre. L’eurodéputé Pascal Canfin a annoncé hier soir sa démission du “burex”, pour cause de “désaccord avec les choix politiques faits”, a-t-il iXé. Celui qui reste membre de Renew à Bruxelles regrette que son parti “[soutienne] un gouvernement largement orienté à droite et dont la survie dépend du bon vouloir du Rassemblement national”.
Pas ma faute à moi. Sans paraître nier la description de l’équipe Barnier offerte par cette figure de l’aile gauche de la Macronie, le même cadre ciblait les chefs du Parti socialiste et des Ecologistes. Il piquait : Canfin “aurait dû envoyer son courrier [de démission] à Olivier Faure et à Marine Tondelier qui au fond sont responsables du poids du RN” (pour avoir refusé l’hypothèse Bernard Cazeneuve à Matignon, si jamais vous n’avez plus en tête l’argumentaire du camp présidentiel).
Bonjour aux démissionnaires, à ceux qui restent en poste, à ceux qui pourraient être promus, à ceux qui rêvent de l’être — tel Raphaël Glucksmann qui ne cache plus se préparer à la présidentielle de 2027, conte-t-il longuement à Libération ce matin, sans pour autant annoncer sa candidature.
RETARDATAIRES. Vous verrez peut-être deux nouvelles recrues pénétrer dans l’hôtel Matignon à 15 heures, où Michel Barnier réunit son gouvernement pour un séminaire (dont le programme est ici) sur sa future déclaration de politique générale, prévue mardi. Les ministres délégués aux Personnes en situation de handicap et aux Anciens combattants pourraient être nommés aujourd’hui, s’est laissée dire votre serviteure, après avoir été initialement annoncés pour mercredi par l’équipe du chef du gouvernement.
Minute, papillon. Ce report de quelques jours a évidemment attiré notre attention. Car il fleure bon le léger recadrage par l’Elysée d’un cabinet du Premier ministre un peu trop pressé. Playbook peut tout à fait comprendre la hâte qu’aurait eu Matignon à corriger le tir, après la bronca des acteurs et associations du monde du handicap, inquiets de ne pas avoir de ministère dédié à leurs sujets.
On rembobine. Quelques heures après l’annonce de la Rue de Varenne mercredi, le Palais nuance : les nominations de ministres se font par un communiqué élyséen, qui ne sera publié qu’après les nécessaires vérifications de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Et, accessoirement, une fois Emmanuel Macron rentré (aujourd’hui) de son périple aux Etats-Unis et au Canada, nous a fait comprendre un proche du président dans la nuit. “Traditionnellement, le PR est en France quand on nomme”, assénait-il via messagerie cryptée.
Horizons élargi. L’identité des futurs ministres a peut-être aussi nourri nombre de débats. Rappelez-vous qu’une éventuelle promotion de Jean-Louis Thiériot, député Les Républicains toujours en course pour les Anciens combattants selon deux sources, fait grincer Laurent Wauquiez. Le président du groupe Droite républicaine (ex-LR) rechigne à voir l’élu de Seine-et-Marne remplacé à l’Assemblée nationale par son suppléant Horizons (Michel Gonord), et son groupe perdre donc un élu. Selon La Voix du Nord, le portefeuille du Handicap, lui, pourrait échoir à la députée Horizons Charlotte Parmentier-Lecocq. Si ces deux noms étaient confirmés, le parti d’Edouard Philippe gagnerait donc une voix au gouvernement et une autre au Parlement.
TEMPÊTE SOUS LES CRÂNES. Protégez les cornes des bœufs de Guidel, les vents du Morbihan pourraient souffler fort en cette fin de semaine. Pas que littéralement (avec des rafales pouvant aller jusqu’à 75 km/h dès ce matin), mais aussi parce que les militants et élus MoDem qui s’y retrouvent tout le week-end pour leur université, sont “épuisés mentalement”, emplis de “doutes et interrogations”, “plus résignés qu’enthousiastes”, dans les mots d’un collaborateur du parti centriste joint hier.
Souvenez-vous : les troupes de François Bayrou ont été sérieusement secouées par la composition du gouvernement de Michel Barnier, jugée trop droitière, au point que plusieurs députés ont un temps plaidé pour ne pas y participer. Ce matin dans Le Parisien, le Palois reconnaît lui-même ne pas franchement adorer le casting, tout en continuant de défendre la nécessité pour son camp d’en être… et en pensant déjà à l’après-Barnier, d’après plusieurs députés MoDem avec qui votre infolettre a papoté ces jours-ci.
Retour à la Caz’ départ. Pour preuve, selon nos sources : le patriarche a choisi pour guest star de son week-end breton Bernard Cazeneuve, invité à discourir dimanche. L’ex-Premier ministre, un temps envisagé à Matignon, avait la préférence du Haut commissaire au Plan. “L’inviter, évidemment, c’est préparer la suite”, nous a assuré dans l’après-midi le député Richard Ramos. Un autre élu du groupe abondait mercredi : selon lui, Bayrou mise sur l’obsolescence programmée du nouveau gouvernement, promis dans son esprit à une motion de censure rapide, ce qui permettrait alors la résurrection de l’option Cazeneuve.
Mais-mais-mais le plan Bayrou ne convainc pas tout le monde au MoDem. Convier l’ancien PM de Hollande à Guidel, “c’est pas très élégant”, regrettait, cafardeux, le parlementaire cité ci-dessus.
Pas tous ses oeufs dans le même Barnier. Plusieurs cadres du MoDem reprochent aussi au maire de Pau de s’être bien peu battu pour obtenir des postes à ses ouailles, persuadé qu’il est de la courte durée de vie du gouvernement. Le manque de combativité de Bayrou a même été au cœur d’une discussion téléphonique fort houleuse, samedi, entre le Béarnais et Marc Fesneau, numéro deux du parti et président du groupe parlementaire, s’est laissé dire Playbook.
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TAÏAUT. Cette fois, c’est la bonne : après avoir décalé sa rentrée de deux semaines pour des raisons officielles “d’élégance républicaine élémentaire” (comprenez : dans l’attente de la nomination du gouvernement), Gérald Darmanin réunit dimanche ses soutiens et amis à Tourcoing. Près d’un millier de personnes sont attendues, dont les anciens Premiers ministres Gabriel Attal, Edouard Philippe et Elisabeth Borne (qui avait marqué la première édition l’année dernière). Tous trois pourraient prendre la parole.
Sans rancune. Alors qu’il rêvait d’être nommé au Quai d’Orsay, l’ex de l’Intérieur n’a finalement pas été reconduit au gouvernement. Ne croyez pas pour autant qu’il va vouloir régler ses comptes depuis son fief nordiste. Non, non et non, jure son entourage : le Tourquennois veut incarner “la figure du rassembleur”, nous assurait l’un de ses conseillers hier.
Bras ouverts. D’ailleurs, le même n’a pu s’empêcher de nous glisser que des parlementaires macronistes, LR et centristes ont confirmé leur présence. “Tourcoing, c’est œcuménique”, se félicitait-il, ravi de constater que son patron “arrive à parler à tout l’arc”.
Le penseur. Qu’on se le dise, l’ancien premier flic de France est bien décidé à se saisir de cette tribune pour “passer des messages de fond”, pas pour “commenter l’actualité politique”, nous promettait un autre de ses collaborateurs, presque la main sur le cœur. D’après l’un de ses proches, l’ex-ministre a “bossé tout l’été”, lisant Jérôme Fourquet et Pierre Rosanvallon pour “comprendre la société”. Thème principal de la journée : “la question sociale”.
Sa voix. De quoi, tout de même, envoyer quelques piques en filigrane. Sur la fiscalité et le pouvoir d’achat par exemple, après son opposition bruyante à toute hausse d’impôts ces dernières semaines. Ou sur le travail qui ne paie pas assez. Ou encore sur la question du logement.
À L’INSU DE SON CONGRÈS. François Hollande, Raphaël Glucksmann, Bernard Cazeneuve (encore lui), Karim Bouamrane ou encore Nicolas Mayer-Rossignol prennent demain la direction de Bram, dans l’Aude, pour les 4e Rencontres de la gauche organisées par Carole Delga. Lui n’y sera pas en revanche : Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. Sa stratégie d’alliance avec La France insoumise lui vaut bien des critiques en interne, à commencer par celles de la présidente socialiste du conseil régional d’Occitanie.
Entre Faure et Delga, les relations se tendent à nouveau dans la perspective du prochain congrès du parti, occasion rêvée, pour ses opposants, de bouter le premier hors de la direction. Quand doit-il se tenir ? Tout dépend de votre interprétation des sacro-saints statuts du PS.
Appuie sur le champignon. Pour les opposants au chef socialiste, le plus vite serait le mieux. Carole Delga a dégainé sur Public Sénat hier matin : “Les statuts du PS prévoient un congrès dans les six mois qui suivent les élections législatives.” Ce qui signifierait à la fin de l’année ou tout en début d’année prochaine.
Sauf qu’à y regarder de plus près, ce n’est pas si simple. Si les statuts précisent bien que le congrès se réunit “dans les six mois suivant les élections présidentielle et législatives”, la dissolution a brouillé leur lecture. Cette année, les législatives n’ont pas suivi une présidentielle. “Nos statuts ne sont pas adaptés à la nouvelle donne”, concluait mardi un soutien du patron des roses.
Qu’à cela ne tienne, les anti-Faure ont un autre argument. Les statuts précisent que le congrès “se réunit également à mi-mandat”, comprendre celui du président de la République en place. Ce qui, selon un poids lourd proche de l’opposante Hélène Geoffroy, nous amènerait à mi-novembre.
Calmos. Face aux assauts des pressés de le voir partir, Olivier Faure refuse de se précipiter. Le congrès ? “En 2025 comme prévu”, a évacué le premier secrétaire, interrogé par Libé en août. Ses partisans invoquent l’“esprit des statuts”. Le fauriste cité plus tôt tempérait ainsi : “La logique, c’est d’avoir un congrès tous les deux ans et demi. Le dernier a eu lieu en janvier 2023. On devrait en avoir un avant la fin de l’année 2025 au plus tard.” “Ce n’est pas le moment de mettre en scène nos divisions”, ajoutait une proche de Faure, contactée avant-hier.
Dernière carte. Pour accélérer le calendrier et tenter de faire plier le premier des socialistes, une autre idée trotte dans la tête de certains de ses opposants : pousser le conseil national du PS, l’instance exécutive du parti opportunément présidée par Hélène Geoffroy, à organiser un vote sur la tenue du congrès. “Ça inciterait Olivier Faure à se positionner officiellement sur la question”, voulait croire le proche de Geoffroy susmentionné.
Michel Barnier convie les ministres à un séminaire gouvernemental à 15 heures à Matignon.
Antoine Armand, Marc Ferracci et Marie-Agnès Poussier-Winsback sont à Argonay pour un déplacement consacré à l’industrie verte à partir de 8h30. Ils visiteront l’entreprise haut-savoyarde Maped, seront reçus par Romain Lacroix, PDG de l’entreprise et rencontreront également les salariés du site pour un temps d’échange. Agnès Pannier-Runacher est à Strasbourg pour le premier bilan de la COP régionale “Grand Est Région Verte”. Elle s’entretient avec Franck Leroy, président du conseil régional du Grand Est, à 9h20, avant de prononcer le discours inaugural à 10 heures. Françoise Gatel arrive à Saint-Julien à 9h30 pour participer au Congrès national des maires ruraux. Elle y prend la parole à 10h45, avant de visiter le Village Partenaires aux côtés de Michel Fournier, président de l’Association des maires ruraux de France à 11h35.
Gérard Larcher est au Congrès national des maires ruraux de France à partir de 10 heures. Yaël Braun-Pivet se rend au Marché international de Rungis à partir de 3h45. Gabriel Attal est à Tours pour la rentrée de Renaissance Centre-Val-de-Loire.
Jordan Bardella voyage à Copenhague. Il tient une conférence de presse au Parlement danois avec le président du Parti populaire danois Morten Messerschmidt à midi.
Le MoDem tient son université d’été à Guidel jusqu’à dimanche.
Samedi : Michel Barnier et Bruno Retailleau sont à Mâcon pour assister au 130e congrès national des sapeurs-pompiers. Gabriel Attal se rend à plusieurs rentrées de fédérations de Renaissance, à Sannois et à Toulouse. Jordan Bardella intervient lors de la convention du Parti populaire danois à 14 heures. Jean-Luc Mélenchon tient une réunion publique à 18h30 à Mende en Lozère. Carole Delga organise les rencontres de la gauche à Bram, en présence notamment de François Hollande, Bernard Cazeneuve, Benoît Hamon, Karim Bouamrane ou encore Raphaël Glucksmann. Julien Aubert organise la rentrée politique de son mouvement Oser la France à Avignon. Y seront notamment Jean-Louis Borloo, Robert Ménard, Benjamin Morel.
Dimanche : Rentrée politique de Gérald Darmanin, à Tourcoing. En présence, entre autres, de Gabriel Attal, Edouard Philippe, Elisabeth Borne, Xavier Bertrand ou encore Sébastien Lecornu. Bernard Cazeneuve est à Guidel pour l’université d’été du MoDem.
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7h15. France 2 : Gilles Kepel, politologue spécialiste du monde arabe.
7h30. Public Sénat : Xavier Iacovelli, sénateur RDPI des Hauts-de-Seine.
7h40. TF1 : Olivia Grégoire, députée EPR de Paris … France 2 : Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne … RTL : Pierre Botton, homme d’affaires et ancien détenu … RMC : Charlène Descollonges, ingénieure hydrologue.
7h45. Franceinfo : Ségolène Royal, ancienne candidate à l’élection présidentielle … Radio J : Pierre Lellouche, ancien député.
8h00. Public Sénat : Olivier Weber, écrivain, grand reporter.
8h10. Europe 1/CNEWS : Béatrice Brugère, secrétaire générale du syndicat Unité Magistrats FO.
8h15. France 2 : Véronique Sousset, ex-directrice de centre pénitentiaire … Radio Classique : Jean-Denis Combrexelle, ancien directeur de cabinet d’Elisabeth Borne … RMC : André Grimaldi, professeur émérite de diabétologie.
8h20. France Inter : Didier Migaud, ministre de la Justice … RFI : Heidi Sevestre, glaciologue auprès de AMAP, programme de monitoring et surveillance du Conseil de l’Arctique.
8h30. Franceinfo : Vincent Jeanbrun, député DR du Val-de-Marne et maire de L’Hay-les-Roses … BFMTV/RMC : Xavier Niel, entrepreneur et fondateur de Free … Sud Radio : Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière … LCI : Manon Aubry, eurodéputée LFI.
AUJOURD’HUI DANS PARIS INFLUENCE : Taxer les billets d’avion, la nouvelle piste de Laurent Saint-Martin … Addictions France veut adblocker les alcools … Voyant au vert pour tester la vidéosurveillance par IA. C’est à 7h30 pour nos abonnés POLITICO Pro.
DANS LE JORF. Sébastien Lecornu reconduit son cabinet, avec Olivier Bouchery et Charles Moreau (directeurs adjoints de cabinet), Paul-Hugo Verdin (chef du cabinet civil), Victoire Perrin (conseillère presse et communication), François Moreau (conseiller politique), Clément Le Gouellec (conseiller industriel et innovation), Vincent Braconnay (conseiller diplomatique), Gautier Gadriot (conseiller mémoire, discours et affaires réservées), Barbara Frugier (conseillère spéciale), Claire Jean (conseillère social), Pauline Lardy (cheffe de cabinet adjointe) et Malo Tricca (conseiller pour les affaires parlementaires).
MÉTÉO. Profitez des quelques éclaircies matinales à Paris, elles ne vont pas durer.
ANNIVERSAIRES : Fabien Gouttefarde et Marie Tamarelle-Verhaeghe, anciens députés LREM de l’Eure … Gabriel Serville, président de l’Assemblée de Guyane, ancien député GDR de Guyane.
Samedi : Eric Ciotti, président de l’UDR, député des Alpes-Maritimes … Sylvia Pinel, ancienne députée du Tarn-et-Garonne … Pascale Boyer, ancienne députée Renaissance des Hautes-Alpes … Michel Castellani, député Liot de la Haute-Corse … Nicole Le Peih, députée EPR du Morbihan … Roger Chudeau, député RN du Loir-et-Cher … Aurélien Le Coq, député LFI du Nord.
Dimanche : Ambroise Méjean, président des Jeunes avec Macron.
PLAYLIST. Ne mettez pas le son trop fort pour What I Want, de Gregor McMurray.
Un grand merci à : nos éditeurs Matthieu Verrier et Pauline de Saint Remy, Sofiane Orus Boudjema pour la veille et Catherine Bouris pour la mise en ligne.
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